Le système éducatif de la France connaît depuis plusieurs décennies une grave régression qualitative ; celle-ci affecte toutes les disciplines scolaires, mais les difficultés touchent particulièrement l’enseignement des mathématiques et des sciences. Cette régression nous semble être la conséquence directe des choix opérés lors des réformes imposées par les divers gouvernements en charge, en réponse à l’évolution de la société et au souhait légitime de réaliser la massification scolaire. Les réformes prescrites ont le plus souvent été mal conçues ou mal maîtrisées, ce qui a engendré des difficultés – voire des souffrances – de plus en plus visibles chez les enseignants : depuis la fin des années 1990, on assiste à une multiplication des associations de professeurs ou groupes de réflexion visant à défendre les contenus disciplinaires enseignés ou à sauvegarder les acquis. Plusieurs grands syndicats et plusieurs fédérations de parents d’élèves sont aujourd’hui très critiques quant à la situation scolaire, sans qu’il y ait malheureusement consensus sur les causes des difficultés et sur les remèdes à apporter ; les attentes vis à vis de l’école n’ont peut-être jamais été aussi pressantes, même s’il convient assurément de se méfier des attitudes consuméristes qui peuvent s’exprimer ici ou là.