Position de principe du GRIP – 2006
Alphabétique, la langue française écrite se compose de vingt six lettres et une cinquantaine de phonèmes. Donc, toute méthode d’apprentissage de la lecture doit absolument reposer sur ce principe de construction de la langue.
Les deux moments fondamentaux de son appropriation consistent d’abord en la maîtrise simultanée du geste d’écriture et de reconnaissance visuelle automatique des lettres. Telle est la position du GRIP, fondée sur la seule structure de la langue dont il est impossible de faire l’économie. Pourtant, à partir des années 70, les partisans des méthodes idéo-visuelles à la Foucambert jusqu’à leurs épigones d’aujourd’hui, défenseurs des méthodes dites mixtes, intégratives ou fonctionnelles[1], ont prétendu pouvoir passer au-dessus du caractère alphabétique de la langue. De plus, depuis au moins quarante ans, la discussion publique et les recherches savantes [2] se focalisent sur les méthodes de lecture découplées de l’apprentissage de l’écriture et s’enlisent sur l’opposition factice méthode globale / méthode syllabique. Cette réduction de la discussion sur le terrain étriqué de la seule lecture trouve spontanément une large assise consensuelle dans la mesure où l’illusion de la possibilité de l’apprentissage de la lecture par la voie directe est plus forte que celle de son homologue pour l’écriture[3]. Telle est la cause principale de la catastrophe actuelle.