Marie Pape-Carpantier, née Marie Joséphine Olinde Carpantier , est une pédagogue et féministe française. Liée aux mouvements fouriéristes, peut-être aussi à la franc-maçonnerie, elle combat la misère et l’injustice sociale, lutte pour l’éducation des filles, milite pour la question des femmes. Elle est révoquée en 1874 – à 59 ans – pour libre pensée. Elle rénove l’enseignement de la petite enfance et est ainsi la pionnière de l’enseignement pré-élémentaire en France. Elle a écrit des articles dans L’Économiste français, hebdomadaire économique fondé en 1862 par Jules Duval.
Marie PAPE-CARPANTIER souhaitait que l’école ne soit plus une garderie pour les enfants, mais un lieu de pédagogie nouvelle basée sur une instruction ludique. Au bout de quatre ans, elle abandonna cet emploi pour reprendre en 1844 la direction de la salle d’asile du Mans. Elle avait suivi une formation au Mans, chez Monsieur et Madame PAPE, où elle rencontrera son futur mari.
Elle publia en 1845 un ouvrage intitulé « Conseils sur la direction des salles d’asile ». Cette publication lui valut une notoriété qui la conduit à être nommée par le ministre de l’Instruction Publique, M. SALVANDY, membre de l’académie française, à la tête d’une école normale nouvellement créée et destinée au recrutement et à la formation des personnels des salles d’asile. Elle conserva ce poste jusqu’en 1874 où elle fut dépossédée de sa situation sous le ministère DE CUMONT, hostile à l’indépendance d’esprit de l’école et à la concurrence qu’elle représentait pour les congrégations religieuses. Marie CARPANTIER fut réhabilitée quelques mois plus tard et nommée inspectrice générale des salles d’asile. Elle assura cette fonction jusqu’à sa mort survenue le 31 juillet 1878.
Marie PAPE-CARPANTIER réussit par son action à élever les salles d’asile au rang d’une véritable institution scolaire dans laquelle » il y aura (…) des exercices qui comprendront nécessairement les premiers principes de l’instruction religieuse et les notions élémentaires de la lecture, de l’écriture, du calcul verbal. «
Elle est à l’origine de l’emploi de matériel pédagogique adapté aux jeunes enfants dont un boulier-numérateur. Elle est la première femme à avoir pris la parole à la Sorbonne. Elle est considérée comme un précurseur au même titre que Pauline KERGOMARD, Maria MONTESSORI, Ovide DECROLY ou Célestin FREINET.
Elle développa sa méthode pédagogique au travers de nombreux ouvrages et articles :
– Enseignement dans les écoles maternelles ou premières leçons à donner aux petits enfants (1848) chez Hachette
– Histoires et leçons de choses (1848)
– Le secret des grains de sables ou géométrie de la nature (1863)
– Jeux gymnastiques avec chants pour les enfants des asiles (1864)
– Enseignement de la lecture à l’aide du procédé phonomimique de M. Grosselin (1870) >>>
– Zoologie, histoires et leçons explicatives destinées aux écoles, aux salles d’asile et aux familles chez Hachette
– Histoire du blé, leçons explicatives sur sa culture et son emploi chez Hachette
– Lectures et travail, pour les enfants et les mères chez Hachette
– Le dessin expliqué par la nature chez Hachette
– Cours d’éducation et d’instruction, pour les enfants de 5 à 14 ans chez Hachette en 20 volumes.
Source >>>
Une femme dans l’institution éducative >>>
Notice sur l’éducation des sens >>>
Histoire naturelle >>>