Ferdinand Buisson est un philosophe, pédagogue et homme politique français. Il est cofondateur, en 1898, de la Ligue des droits de l’homme, qu’il préside de 1914 à 1926. De 1902 à 1906 il est président de la Ligue de l’enseignement. En 1927, le prix Nobel de la paix lui est attribué conjointement avec l’allemand Ludwig Quidde.
Il a été directeur de l’Enseignement primaire en France de 1879 à 1896. En 1905, il préside la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la loi de séparation des Églises et de l’État. Il est connu pour son combat en faveur d’un enseignement laïque.
Ferdinand Buisson sera chargé par le ministre de l’Instruction publique Jules Simon de réunir une vaste documentation sur les pratiques pédagogiques dans le monde éditée sous le nom de Dictionnaire de pédagogie et d’instruction publique. Pour sa rédaction il s’entourera de plus de 350 collaborateurs, et plus particulièrement de James Guillaume qui en deviendra le rédacteur en chef.
La première édition est publiée par Hachette entre 1882 et 1887. Une nouvelle édition paraît en 1911. Buisson rédige plusieurs articles, notamment Laïcité, Intuition et Prière. Son dictionnaire est considéré comme la « bible » de l’école laïque et républicaine, et introduit ce que certains perçoivent comme le concept d’une religion laïque de remplacement, alors que, pour Buisson, il y va de ce qui est la seule chose à retenir du religieux, la conscience morale.
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Le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson a connu deux éditions, en 1887 et en 1911. La première est marquée par le mouvement qui, sous le ministère de Jules Ferry, conduit à l’élaboration des lois de 1880, 1881 et 1882 sur l’école publique, laïque et obligatoire ; la seconde, intitulée Nouveau dictionnaire de pédagogie, qui est présentée ici, est un bilan de trente années d’action et pose la question des méthodes pédagogiques après la réforme de 1902.
Les travaux de Patrick Dubois (1994), un colloque en 1999, deux ouvrages, en 2003 et en 2005, coordonnés par Pierre Kahn et par Daniel Denis, ont montré l’intérêt des historiens pour Buisson et son Dictionnaire. Le Dictionnaire de pédagogie et le Nouveau dictionnaire de pédagogie constituent ensemble, pour citer Pierre Nora, un « lieu de mémoire ». Carrefour de pédagogues, d’enseignants, d’hommes politiques, de philosophes, cette oeuvre est marquée par la personnalité de son animateur et par celles de ses collaborateurs.
Pourtant, le Dictionnaire de pédagogie. notamment la seconde édition est un mythe bibliographique. Cité comme une référence aussi imprécise qu’effective lorsqu’il est question de l’école de la IIIe République, il reste difficile d’accès en bibliothèque. En 2003, Pierre Nora souhaitait une numérisation. En 2004, la Bibliothèque nationale de France, sur son site Gallica, a numérisé en mode image la première édition, qui est la plus connue et la plus diffusée (20 000 exemplaires). Restait à numériser la seconde édition, aujourd’hui introuvable malgré un tirage de 5 500 exemplaires : son édition numérique donne accès au texte et permet d’effectuer des recherches d’occurrences. Ainsi, non seulement le corpus numérique buissonnien s’enrichit, mais de nouvelles voies de recherche s’ouvrent.
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