J’ai emprunté la formule à Karen Brandin qui vient de publier une tribune pour nous alerter une fois de plus sur la dégradation accélérée du système éducatif : Instruction : un long suicide numériquement assisté. Elle insiste cette fois sur une cause que nombreux chérissent même s’ils en déplorent les effets : l’ouverture de l’école au monde du numérique.
On objectera que le catastrophisme ambiant trouve bien d’autres sujets d’inquiétude autrement plus préoccupants : guerres, crises politiques, économiques, écologiques, sociales … mais lorsqu’on constate chez nos enfants une baisse dramatique de l’attention et de la concentration, un refus de l’effort et une défaillance de la raison, il se pourrait bien que la résistance à l’envahissement du numérique éducatif soit la mère de toutes les batailles pour la sauvegarde de l’humanité et de la liberté.
Karen Brandin n’est pas la seule à l’affirmer, des associations, des collectifs d’enseignants, de parents, de psychologues, de médecins … tirent la sonnette d’alarme, comme dans cette émission (Éduquer loin des écrans est-il possible ?) mais surtout tentent de proposer des solutions et des pistes de travail sérieuses face au rouleau compresseur économique et social.
Mais comme il serait malvenu dans cet article de ne donner que des références numériques, je me permets de rappeler l’excellent livre de Michel Desmurget : « Faites-les lire ! » et celui d’Aude Denizot : « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ».
Cette dégradation n’est pas une fatalité, ceux qui refusent de la dénoncer et d’y résister portent le poids de la complicité.
Pascal Dupré