Les Français et les maths (à partir de 40′)
Encore une étude internationale vécue comme un coup de tonnerre. Comme si, chaque fois, on découvrait le désastre. Mais au-delà du décryptage des résultats, il faut lire, dans Le Monde, le constat de ces professeurs d’université sur les élèves arrivant en fac de science et incapables de suivre un raisonnement. « Ils ne savent plus ce qu’est une démonstration mathématique. On leur apprend à aligner des calculs stéréotypés ». De l’avis des trois professeurs interrogés par Le Monde, l’étude enfonce une porte ouverte. « Les professeurs des lycées élitistes essaient de maintenir un enseignement parallèle en se raccrochant aux anciens programmes de maths. A Louis Le Grand, par exemple, de septembre à avril, nous préparions les élèves aux études supérieures, puis on les préparait au bac ». Mais c’est dès le primaire que tout se joue, explique dans Libération la chercheuse Stella Baruk. Un exemple simple : on pose un problème à un élève de primaire : il y a 29 élèves dans une classe dont 16 garçons. Combien y a-t-il de filles ? L’élève écrit : 29 + 16 = 45. L’opération est juste, pas le raisonnement. C’est le travail de réflexion qui n’est pas fait. Question de méthode, de formation des professeurs. Ceux qui réfléchissent à cela, qui produisent des programmes alternatifs et les manuels qui vont avec, les enseignants du GRIP interviewés par Jean-Paul Brighelli sur le site du Point, sont marginalisés. Dommage pour les élèves !
Chronique de Natacha Polony sur Europe 1 >>>